
En direct de chez Antidote Bouffe Végane à Montréal, Wave & Le Rockeur ont reçu Mélanie Havoc, autour d’une bière, pour discuter de lutte, des fans weirds, des difficultés de ne pas pouvoir lutter en plein début de carrière, de ses aspirations dans la monde de la lutte, etc.
GAB :
J’aimerais dire que c’est par opportunisme et en raison de la vague de dénonciations #SpeakingOut qu’on a décidé de faire cet épisode avec Mélanie Havok. Ben non, c’est une coïncidence, tout simplement. Force est d’admettre que si tu donnes la parole à une lutteuse, elle aura malheureusement une couple d’histoires de manque de respect à te raconter.
La raison pourquoi on a décidé de faire l’épisode, c’est d’abord parce qu’on considère que Mélanie est intéressante et que malgré le peu d’expérience qu’elle a actuellement, elle arrive à connecter avec la foule une fois qu’elle se retrouve sur un ring. Ensuite, c’est parce que Wave nous a envoyé un screenshot de la story de Havok où on voyait une photo de ses pieds qui avait été découpée puis publiée sur une page facebook dédiée aux pieds de lutteuses.
La lutte, pour moi, c’est un reflet de la société. Dans la lutte, c’est pas mal plus évident qu’ailleurs que la femme doit travailler au moins aussi fort qu’un homme pour se rendre à la même place. Pis on s’entend que ce que je veux dire par là, c’est qu’elle doit travailler plus fort. Dans la vie, je pense qu’on tend à voir les femmes comme étant ouvertes, disponibles. C’est dans cette optique que la personne qui publie des photos de pieds de lutteuses, je ne pense pas qu’elle veut être dangereuse, mais je pense qu’elle l’est pareil. Son geste en soi n’a pas d’énormes conséquences directes, mais il représente un symptôme d’un problème plus grand. Ça encourage encore une vision des femmes archaïque, qui sert juste à se sentir moins mal d’agir en tas de marde.
Pas parce que la tradition fait partie de la lutte que la tradition n’est pas problématique.
Tout ce qu’on a fait, c’est donner la parole à une lutteuse qui le mérite, pis elle nous sort des anecdotes pas possibles, d’une certaine façon normalisées par un public passif qui se croit tout permis parce qu’elle joue un personnage, ou pire, parce que les cochonneries se gèrent backstage pis que ça, ça nous regarde pas.
Sortir les pourris/pourries de la lutte, ça se fait ensemble. La lutte, pour attirer un public à la hauteur de ses ambitions, se doit d’être la plus ouverte possible. Donnez la parole à une lutteuse, pis vous verrez si on exagère.
Merci à Mélanie Havok pour l’épisode !