LUTTE QUEB. – NSPW FINAL CHAPTER
DISCLAIMER : Je ne prétends pas être un expert de la lutte, encore moins quand il est question de la lutte québécoise. C’est littéralement le 3ème gala de lutte queb auquel j’assiste. Vois plutôt cette série de chroniques sur la NSPW comme un prétexte pour moi d’apprécier comme je peux une fédération locale qui mérite qu’on s’y attarde sérieusement.
Marko Estrada c. Kevin Blanchard
Dès les premières minutes du match, les deux lutteurs traversent les grilles pour commencer la mêlée dans la foule. Et il fallait se tasser. Match assez court, mais qui a su ouvrir le gala avec une énergie suffisamment rythmée pour capitaliser sur l’enthousiasme d’une salle déjà réchauffée par le dernier dark match, qui s’est terminé sur je ne sais quel suplex sur le rebord du ring. Si t’écoutes la WWE, tu as sans aucun doute déjà entendu Michael Cole te dire que c’est la partie la plus solide du ring.
En rafale : gros bodyslam de Marko Estrada, solide Blue Thunder Bomb également. Quelques near-fall crédibles. Marko l’emporte, sans surprise. On est prêts.
***1/2
Tony Tremblay c. Matt Falco Le Géant de Saint-Casimir
***1/4
Tony Tremblay prend le micro et fait bien comprendre que c’est son premier match en 1v1 sur la carte principale d’un gala NSPW. Automatiquement, il prend le poste du underdog. Un underdog particulier tout de même, qui affiche une gimmick de briseur de coeur à la moustache molle et qui arrive au ring sous Cœur de Rocker de Julien Clerc. Matt Falco, à son tour au micro avec micro à la main, promet que sa défaite pour le championnat NSPW contre Tyson Dux à Standing 8 ne change rien au fait que 2018 sera l’année de Matt Falco. Meh.
Le Géant de Saint-Casimir domine la première moitié du match, qui prend curieusement l’allure d’un squash match, alors que Tony Tremblay tarde à placer la moindre offense significative en dehors de quelques petits coups rapidement ignorés. Falco prend Cœur de Rocker (est-ce que j’ai dit que j’étais fan du surnom?) par le cou et invite la foule à compter les coups de poing sur son chest avec lui, juste après avoir pris une bonne gorgée de la bière en vitre qu’il a traînée avec lui.
En rafale : Tony réussira à placer un atomic drop un peu foireux, puis un beau killswitch. Le géant l’emporte. Bon match, nuancé d’une touche de comédie. On continue sur une belle lancée.
La Pulga c. Michael Style
***1/2
Michael Style, très heel, monte d’abord au coin du ring pour faire son taunt, puis La Pulga prend le coin à son tour. Ce dernier, annoncé comme étant de Barcelone, affiche un style high-flyer qui contraste assez bien avec les deux premiers matchs et avec le style plus lent de Style, ce qui d’une part permet à La Pulga de briller dans ses prouesses et d’autre part à Style de diriger facilement l’énergie du public en se moquant ou en interrompant le Barcelonais dans ses flips. Le match semblait faire effet sans la salle, mais je note tout de même que j’ai pu entendre: « HEYY LE CIRQUE DU SOLEIL, C’EST TU DE LA LUTTE OU DU BALAIS?! » (la foule peut parfois être assez cinglante et confuse par rapport aux arts de la scène. Comme quoi on ne peut pas plaire à tout le monde.)
En rafale : bon segment proposant une belle chorégraphie en début de match et beaucoup de flips. Match juste assez long pour ne pas devenir redondant. On est 3 en 3 jusqu’à maintenant.
Dylan Bostic c. Maddison Miles
**1/2
Ce qui est le fun, avec une gimmick aussi average que «le Justin Bieber de la lutte», c’est que tu peux faire perdre Dylan Bostic à l’infini, pis je considère qu’il y a quand même une limite à quel point ça peut véritablement heurter son personnage, finalement conçu pour être mauvais. En tout cas j’assume que tu trouves ça mauvais, parce que si tu as de la haine pour Justin Bieber au point de trouver que cette gimmick-là est bien foutue pis qu’elle vient te chercher, tu dois probablement penser que Sgt. Slaughter version pro-Iraq c’était une gimmick appropriée pis que la pop, c’est de la musique de filles… et là, je m’inquièterais pour toi. Mais je divague. Je dois quand même admettre que Bostic arrive à tirer le meilleur du pire (shout out Kamakazi) et se fait huer sans trop de difficulté. Il prend le micro pour clamer en macho qu’il fait partie du sexe fort. Classique, mais efficace, j’imagine.
J’avais hâte de voir une lutteuse au sein de la NSPW, car il n’y en avait pas dans les deux derniers galas auxquels j’ai assisté auparavant. Je n’ai rien contre les matchs mixtes, j’en ai vu des bons, entre autres dans la Lucha Underground ou d’autres mettant en vedette Candice LeRae – elle, qui devrait d’ailleurs lutter pour la NSPW quelque part en 2018 –, mais je ne peux pas pour autant dire que je m’attendais à grand-chose pour ce match-là.
En rafale : Un match à la limite d’être intéressant, avec des pieds dans les fourches et des prises en positions compromettantes, agrémentées ici et là de quelques prises à l’exécution pas toujours fluide. Malgré tout, Maddison Miles a su faire embarquer la foule et je reste curieux de la voir affronter Kelly Klein de la ROH au prochain gala. Le match se termine alors que Bostic est distrait par le Vegan Warrior, ce qui permet à Maddison Miles de l’emporter avec un roll-up. Bostic, mauvais joueur, se fâche et sucker punch son adversaire pour un peu plus de heat. Burke défi Bostic dans une cage pour le championnat TV à NSPW KICK OFF 2018.
Jim Harisson Seigneur des Lutteurs c. Chip Chambers (championnat Junior)
*
Le seigneur des lutteurs se fait projeter face première sur un coin extérieur par Tom Leblond qui le surprend par le dos. Il y a prise de têtes, puis de micros (hé oui.) et Jim Harisson fait comprendre qu’il veut mettre un terme à cette rivalité, alors qu’i hurle, avec éloquence : « je suis écœuré en câlisse! » Il suggère alors d’ajouter Tom Leblond au match pour le championnat Junior en cours. Le directeur des opérations Martin Girard (le Vince McMahon des pauvres, ou à peu près) officialise le tout au micro, et hop! le match devient un triple threat.
Déjà que le match trouve sa place sur la carte juste après le match le plus sloppy de la soirée, lui aussi alourdi d’une interférence après le match sous format sauvetage de la princesse en détresse, on sent peut-être qu’on se tire dans le pied quand on book une autre interruption juste avant le début du match, donc tout de suite après la dernière effectuée.
Cependant, les lutteurs ne perdent pas de temps, Chip Chambers et Tom Leblond se positionnent pour un suicide dive du Seigneur des Lutteurs, débordant d’énergie. Alors que je sentais le momentum de la soirée regagner du poil de la bête, le match se termine abruptement après 3-4 minutes sur une de ces finales faussement controversées comme on en voit souvent à la WWE, où les quatre épaules de deux lutteurs données touchent le sol pendant le tombé. Sauf que là, ils étaient trois. Et déjà que c’est tiré par les cheveux à la base comme idée de finale, à 6 épaules ça devient difficilement autre chose qu’une coïncidence un peu loufoque.
Ce qui s’est passé: lutteur #1 est tenu par lutteur #2 en position german suplex, alors qu’il est lui-même maintenu en german suplex par lutteur #3. Il me semble que celui qui est derrière les deux autres gars devrait avoir l’avantage? Anyway, ce n’est pas ben ben important, étant donné que le but, c’était juste de pouvoir annoncer un genre de tournoi qui débutera en Janvier à NSPW KICK OFF 2018. D’abord, sous la forme d’un 6-way, puis qui se poursuivra à chaque gala avec un participant en moins, celui qui aura pris le tombé au match précédent, pour finalement permettre de couronner un nouveau champion Junior à la finale en mai. Je pense? Bref, c’est long longtemps. En espérant que le pay-off de la finale soit satisfaisant!
En rafale : Bon mic skills de la part de Jim Harisson, et une belle énergie de sa part. L’interférence qui gosse un peu, du fait qu’elle est tout juste à la suite de celle en après-match de Dylan Bostic et Madisson Miles par le Vegan Warrior. Finale frustrante et peu originale. L’idée de tournois est intéressante, mais le booking est un brin frustrant pour les fans présents dans la salle, surtout dans le contexte d’un gala qui s’appelle Final Chapter. On n’a pas trop le feeling de résolution. On ne retient finalement rien du match, qui n’a pas eu le temps pour construire quoi que ce soit finalement.
On passe à autre chose.
Maxim Lemire c. Soa Amin LAST MONSTER STANDING
C’est le match que j’attendais le plus de la soirée. D’abord, Soa Amin m’avait laissé une très bonne impression à Standing 8 et j’étais de curieux de voir ce que l’homme fort de Trois-Rivières, Maxim Lemire, avait à offrir. Finalement, c’est devenu assez dur de me former une opinion, tant le match était là pour une chose et une chose seulement : offrir un match violent entre ces deux lutteurs, qui sont présentés comme les monstres de la NSPW, et l’objectif fut rapidement atteint! Après quelques minutes seulement, Lemire recevait une table par la tête et deux minutes après ça, il se « bladait » sur le bord du ring après avoir reçu des… coups de fourchette. Je pense? Comme c’est la première fois que je vois un lutteur saigner de la face dans un gala de la NSPW, cela a eu plus d’impact de mon point de vue et ça a ajouté à l’aspect brutal et l’atmosphère de règlement de compte du combat. On se sentait un peu comme à la scène finale d’un film de combat ou de superhéros… ou c’est peut-être juste la tenue de personnages de Mortal Kombat de Maxim Lemire qui me fait penser à ça.
En rafale : Les deux s’échangent l’offensive, puis ils sortent les bâtons de kendo, qui serviront au moins une dizaine de fois. Les coups donnés étaient très stiffs et semblaient douloureux. Faux finish très crédible. Dur de rester insensible à deux hommes de cette corpulence-là qui tombe sur un ring en suplex. Soa termine le match en déposant un bâton de Kendo sur Maxim Lemire et effectue un deuxième Vader Bomb. De loin le match le plus violent que j’ai vu à la NSPW jusqu’à maintenant. Rien de trop impressionnant en termes de technique, mais dans le genre hardcore, ils ont tout donné. Soa était détrempé de sueur, Lemire de sang. Le ring a couiné tout le reste de la soirée.
***3/4
Markus Burke c. Carter Mason
***1/2
En rafale : pas un mauvais match, solide lutte. Par contre peut-être celui qui s’est le moins démarqué en termes de story-telling, mais l’exécution des prises était agréable à voir. Match fluide, bonne chimie entre les deux lutteurs. Solide superplex (à voir sur le instagram de CJDLL, si tu veux). C’est aussi le moment où mon cell est mort et j’ai dû arrêter ma prise de notes. Une énième interférence, cette fois-ci par Dylan Bostic. Meh.
Tyson Dux et Kickin’ N Stompin’ c. #MontréalÉlite (Brad Alekxis, Jean-Frédéric Clément, Jean Frais et Benjamin Tull) pour le championnat par équipe NSPW et pour permettre à Tull d’être l’aspirant #1 au championnant NSPW de Tyson Dux.
***1/2
En rafale : Grosse énergie. Beaucoup de heat pour la #MontréalÉlite. Solides spots, entre autres un military press effectué depuis la scène jusqu’aux lutteurs au sol. À un certain moment donné, l’arbitre est assommée et l’équipe de Tyson Dux manque un tombé. Une autre arbitre arrive sur le ring, puis la #MontréalÉlite l’emporte, alors que la foule exprime son mécontentement. Le directeur des opérations Martin Girard revient sur le ring pour dire que le 2ème arbitre à s’être présenté a été renvoyée lors d’un autre gala et que sa décision n’est donc pas valide. L’arbitre-dont-j’ai-oublié-le-nom,-mais-qui-sonne-heel-quand-il-parle répond: «Ouin tu m’as renvoyé en tant qu’arbitre en chef, mais pas en tant qu’arbitre tout court pour la NSPW! »… ou de quoi de poche dans le genre. Martin Girard répond que «c’est ben vrai», et enlève sa chemise pour révéler un t-shirt de … #MontréalÉlite. Ouin. Un screwjob à la NWO. On termine sur une note de controverse…
Verdict
3.75/5
C’était un gala très solide. Mon match préféré est probablement le last monster standing, mais il n’y avait rien de réellement décevant, sinon le match qui s’est terminé en triple égalité… Même le match mixte, qui ne m’a pas particulièrement plu, a su générer plusieurs réactions dans la salle. Même si je trouve (personnellement) qu’il y a eu trop d’interférences et de fins controversées non décisives pour un gala qui s’appelle Final Chapter, je reste ben énervé de vous retrouver sur cestjustedelalutte.com pour le gala NSPW KICKOFF 2018 du 13 Janvier!
N’oublie pas, KICK OFF 2018, 13 Janvier, Centre Horizon, Québec.
Ah, pis, la prochaine fois, je vais traîner un carnet de notes…
c’est juste de la lutte.
HEY, TOI! Oui oui, toi! As-tu déjà été voir un événement NSPW? Étais-tu à Final Chapter? C’était quoi pour toi le match de la soirée? Trouve tu que je suis trop difficile, pas assez? T’en pense quoi, de la NSPW? PARLE-MOI, qu’on en discute.
@Cestjustegab